Les champs d’action de la sécurité publique et de la sécurité privée sont parfois difficiles à cerner. Y a-t-il un partenariat réel entre la sécurité privée et la sécurité publique ? La loi de sécurité globale établie en France en 2021 est-elle réaliste au quotidien ? Sécurité privée vs sécurité publique : quelles différences et complémentarités ? C’est justement ce que nous allons définir et démontrer dans ce contenu dédié aux différents aspects de la sécurité, qu’elle soit publique ou privée.
Définition de la sécurité privée et de la sécurité publique
L’objectif des agents de sécurité publique est de protéger les citoyens et les biens. Les agents de sécurité privée quant à eux se concentrent plus sur la protection des biens appartenant à des particuliers ou à des entreprises.
Rôle de la sécurité publique :
Un agent de sécurité dans la sécurité publique coordonne l’action des forces de police et de la gendarmerie pour assurer le maintien de l’ordre public et lutter contre les diverses formes de criminalité et de délinquance.
Rôle de la sécurité privée :
Un agent de sécurité dans la sécurité privée assure la surveillance humaine ou la surveillance par des systèmes électroniques de sécurité ou le gardiennage de biens meubles ou immeubles ainsi que la sécurité des personnes se trouvant dans ces immeubles ou dans les véhicules de transport public de personnes. Il y a également les aspects de la sécurité d’une personne spécifique, on parle alors de garde du corps, bodyguard, tout comme on peut parler également des agents de sécurité maîtres-chiens qui sont donc accompagnés de leur animal.
Les principales différences entre la sécurité privée et la sécurité publique

Nous venons de l’aborder au préalable, la sécurité publique vise l’intérêt général.
La sécurité privée, quant à elle, a pour but l’intérêt d’un client qui cherche à prévenir la malveillance dont il pourrait être victime et l’entreprise de sécurité, qui est d’ordre pécuniaire puisqu’il s’agit d’une activité commerciale. La sécurité privée peut intervenir dans des secteurs et domaines très différents, avec parfois des connaissances très pointues pour lesquelles les agents sont formés.
Les missions et responsabilités de la sécurité privée
Les métiers liés à la sécurité privée sont très réglementés et soumis à un cadre légal strict.
En effet, la personne responsable dans la sécurité privée a pour mission d’assurer la sécurité des personnes et des biens. C’est la personne qui est garante de l’identification des risques et de la mise en place et suivi des procédures de sécurité au sein d’une entreprise selon les normes et réglementations en vigueur.
Sécurité des biens et des personnes
- Identifier les risques du lieu précis en charge et pour les personnes qui interagissent en ce lieu.
- Proposer des plans de prévention des risques (PPR), des solutions techniques pour répondre aux risques identifiés.
- Établir, diffuser et faire respecter les protocoles de sécurité et consignes d’exploitation à l’ensemble de l’entreprise.
- Réaliser un reporting régulier à l’attention de la direction générale.
- Assurer une veille constante des possibles évolutions en matière de risques concernant l’activité de l’entreprise et ses membres.
- Suivre l’ensemble des évolutions réglementaires relatives à la sécurité et à la sûreté des établissements recevant du public (ERP).
Sécurisation des sites
- Appliquer la réglementation en matière de sécurité incendie et d’assistance à personnes (SSIAP).
- Garantir l’application des procédures QSE (qualité, sécurité et environnement).
- Veiller au respect des consignes de sécurité par les salariés de l’entreprise.
- Analyser chaque dysfonctionnement ou non-conformité, proposer des actions correctives.
- S’assurer de l’entretien réglementaire et du fonctionnement des équipements de sécurité (ascenseur, extincteurs…).
- Mettre des EPI (équipements de protection individuelle) à disposition des salariés.
Sûreté et sécurité
- Participer à la définition de la politique de l’entreprise en matière de sécurité, toujours en lien direct avec la direction.
- Recruter et former les agents de sécurité, gérer les plannings.
- Mobiliser les équipes et équipements adéquats pour surveiller les lieux ainsi que le matériel.
- Superviser des interventions de sécurité, en interne ou par des prestataires extérieurs : information et formation à la réglementation interne de l’entreprise, consignes en cas d’évacuation d’urgence, formations aux gestes de premiers secours, organisation des débriefings, signalement des événements de sécurité sur une main courante…
- Élaborer un cahier des charges et participer à la sélection des prestataires de sécurité.
- Élaborer le document unique (DU), en lien avec le CHSCT, définissant poste par poste le niveau de risque et les préconisations correspondantes (repos compensateur, EPI obligatoires, etc.).
- Garantir l’actualisation des connaissances et des compétences des membres avec des plannings de formation.
- Coordonner les actions des plans de prévention des risques (PPR).
D’autres critères, taille de l’entreprise, contraintes liées aux activités, peuvent faire varier les missions spécifiques relatives aux agents de sécurité privée.
Le rôle et les obligations de la sécurité publique

La sécurité publique a pour mission la protection des personnes, des biens et des institutions, son rôle est d’apporter aide et assistance à toute personne. Elle protège également les institutions et concourt à la continuité de leur fonctionnement afin, qu’en toutes circonstances, soit préservée la permanence de l’État et de ses représentations.
En France, c’est la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure du 14 mars 2011 qui définit les missions et le mode d’organisation de la sécurité publique.
Les missions qui relèvent de la sécurité publique sont confiées essentiellement à la police nationale ou à la gendarmerie nationale.
Parfois, certaines peuvent être confiées aux polices municipales, à la sécurité civile ou aux acteurs de la sécurité privée.
Ces missions sont très variées et ont pour but d’assurer la protection des personnes et des biens, le maintien de la tranquillité, le maintien de l’ordre public, la protection des personnes et des biens, l’assistance aux personnes…
Parmi ces missions on retrouve :
- Assurer les interventions de police secours (17),
- Lutter contre l’insécurité routière,
- Agir contre la criminalité et contre la délinquance,
- Dissuader et prévenir avec une présence active et visible sur la voie publique :
– de rétablir l’ordre public en cas de trouble,
– de lutter contre le trafic de stupéfiants et la toxicomanie,
– d’informer la population, de mener des actions de prévention
Les zones de collaboration entre sécurité privée et sécurité publique
Nous l’avons vu juste avant, les périmètres de compétences et les missions sont d’une manière globale très distincts. Toutefois, les forces de la sécurité privée et publique échangent et coopèrent entre elles dans le cadre d’un continuum de sécurité.
Leur collaboration contribue à la qualité de la coproduction de sécurité.
Ainsi, tous peuvent être unis pour la protection et la sûreté.
Dans le cadre d’une Convention locale de coopération de sécurité (CLCS), cette collaboration entre sécurité privée et sécurité publique peut s’articuler autour :
- D’une évaluation partagée des risques
- De la mise en place d’une coopération opérationnelle adaptée aux spécificités du périmètre et aux risques identifiés
- D’une appropriation de la CLCS par les donneurs d’ordre et les prestataires de sécurité privée
- De la en place de circuits d’échange d’informations entre tous les acteurs de la sécurité sur le territoire (donneurs d’ordre, agents de sécurité, policiers municipaux, policiers et gendarmes)
De l’évaluation et des adaptations à apporter à la CLCS.
Ce sont les préfets qui ont en charge la CLCS.
Les limites légales et réglementaires de chaque secteur en France :
Pour le secteur de la sécurité privée :
Le secteur de la sécurité privée connaît une croissance importante et avec une telle expansion vient également plus d’exigences d’encadrement réglementaire solide. Aussi, les entreprises de sécurité privée sont soumises à diverses régulations, qui visent à garantir la qualité des prestations fournies et à protéger les droits des clients et du public.
Les entreprises de sécurité privée sont généralement constituées sous la forme de sociétés commerciales, sociétés par actions simplifiées (SAS), Sociétés à Responsabilité Limitée (SARL) ou encore les Sociétés Anonymes (SA).
Ces structures juridiques leur permettent de disposer d’une organisation et d’une gestion adaptées aux besoins spécifiques du secteur. Certaines activités liées à la sécurité privée sont réglementées et nécessitent une autorisation préalable délivrée par le CNAPS (Conseil National des Activités Privées de Sécurité).
Toute entreprise de sécurité privée a des obligations administratives pour exercer légalement. On retrouve parmi celles-ci, l’obtention d’une autorisation d’exercer auprès du CNAPS, ainsi que les déclarations nécessaires auprès des organismes sociaux et fiscaux compétents. Les entreprises doivent veiller à ce que leurs dirigeants et employés possèdent les qualifications requises pour exercer leur métier. Le personnel de sécurité doit être titulaire d’une carte professionnelle délivrée par le CNAPS.
Pour le secteur de la sécurité publique :
Le secteur de la sécurité publique est régi par un cadre juridique strict. Et pour cause : protéger les citoyens, c’est aussi veiller au respect de leurs libertés fondamentales. Mais alors, jusqu’où peuvent aller les forces de l’ordre ou les dispositifs de sécurité ?
En matière de sécurité publique, la loi impose un équilibre délicat entre protection et liberté. Les forces de l’ordre : police nationale, gendarmerie, police municipale sont tenues de respecter les droits de l’homme inscrits dans la Constitution, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et les conventions internationales comme la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH).
L’usage de la force, notamment lors des manifestations, des interpellations ou des opérations de maintien de l’ordre, est très réglementé. Le code de la sécurité intérieure et le code pénal précisent les conditions dans lesquelles un agent peut faire usage de la force, voire d’une arme.
Les technologies de surveillance (caméras, reconnaissance faciale, drones, etc.) sont de plus en plus présentes dans l’espace public. Mais elles ne peuvent pas être déployées librement.
La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) veille à la régularité des traitements de données personnelles.
Les tendances et évolutions dans la coopération entre les deux secteurs
La coopération entre sécurité privée et sécurité publique est un sujet de plus en plus central dans les politiques de sûreté en France et partout ailleurs.
Avec l’évolution des menaces (terrorisme, cybercriminalité, incivilités, etc.) et la complexité croissante des environnements à sécuriser (transports, événements, espaces urbains), les frontières entre les deux sphères tendent à s’estomper, ouvrant la voie à une coopération renforcée.
Longtemps perçue comme concurrente de la sécurité publique, la sécurité privée s’inscrit désormais dans une logique de complémentarité. Les tendances et les évolutions peuvent mener à :
- Une professionnalisation croissante de la sécurité privée
- Une techno-coopération renforcée grâce à l’IA et aux datas
- Un rôle actif dans la prévention, l’anticipation et la réaction
FAQs
Quel est l’objet de la sécurité publique ?
La sécurité publique peut dès lors être définie comme l’ensemble des obligations et des compétences attribuées aux autorités administratives en matière d’ordre public et de prévention à la criminalité.
Comment la sécurité publique et la sécurité privée coopèrent-elles ?
En France, la sécurité est assurée par une collaboration entre les services publics et privés. Les agents de sécurité privée et les forces de l’ordre coopèrent pour prévenir, dissuader et réprimer les menaces telles que le terrorisme, la violence urbaine et les mouvements sociaux.
Quelle est la différence entre sécurité privée et sécurité publique ?
C. A. : La sécurité publique vise l’intérêt général. La sécurité privée, au contraire, a pour but l’intérêt, d’une part d’un client qui cherche à prévenir la malveillance dont il pourrait être victime, et d’autre part de l’entreprise de sécurité, qui est d’ordre pécuniaire puisqu’il s’agit d’une activité commerciale.
Quel est le rôle de la sécurité publique ?
L’État doit veiller au maintien de la paix, de l’ordre public et à la protection des personnes et des biens.
Conclusion
Vous aurez saisi les différences entre ces deux secteurs que sont la sécurité publique et la sécurité privée. Vous aurez compris les différentes notions dans les missions des uns et des autres. Toutefois, il est vrai que cette notion de complémentarité entre les deux secteurs prend de plus en plus de place et d’ampleur.
C’est compréhensible face aux enjeux, aux défis, aux évolutions technologiques envers lesquels ces deux secteurs de sécurité sont confrontés.
Aussi, à ce titre, il ne fait aucun doute que cette coopération de secteurs va se renforcer à l’avenir.